Assurance emprunteur, la presse en parle !
NKM: "Posséder son toit est une forme d'assurance vie "
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- Création : dimanche 8 mai 2011 10:41
La ministre du Logement défend le prêt à taux zéro + lancé en janvier, et que 100 000 ménages français ont déjà contracté.
Quatre mois après son lancement, le PTZ+ a été contracté par 100 000 ménages. Comment expliquez-vous ce succès ?
C'est un produit lisible et direct, puisque les bénéficiaires - souvent des jeunes couples- peuvent simuler le montant de leur PTZ+ sur Internet et smartphone. De plus, ses règles sont très simples: il est destiné à tous ceux qui achètent pour la première fois leur résidence principale, sans conditions de ressource. Après, les montants sont différenciés pour que le dispositif, taillé sur mesure pour chaque ménage et chaque situation, soit juste et efficace. Les achats sont plus aidés dans les zones les plus tendues et en particulier en Ile-de-France, dans le neuf, car on a besoin d'y développer l'offre de logement. Dans les régions moins tendues, en province, on aide davantage l'ancien car on préfère la rénovation à l'étalement urbain. L'aide est aussi différenciée en fonction de la qualité énergétique du bien que l'on achète. Moins votre logement est énergivore, plus cela vous coûte cher à l'achat et donc plus vous recevez d'aides. Cela permet d'orienter les ménages vers des logements de meilleure qualité énergétique et préserve leur pouvoir d'achat. En Ile-de-France, 40% des primo-accédants en PTZ+ ont acheté un logement dans un bâtiment basse consommation énergétique. On tire le marché vers la meilleure performance énergétique.
Combien de PTZ + seront signés à la fin de l'année?
Si on garde le rythme actuel, on sera à 350 000, soit pas loin de notre objectif de 380 000.
Quel coût pour l'Etat ?
On est dans la fourchette des 2,6 milliards d'euros fixée par le Premier ministre.
57% des Français sont déjà propriétaires. Pourquoi vouloir augmenter cette proportion, et se rapprocher de la moyenne européenne (66%)?
Parce que c'est un désir des Français d'être propriétaire de leur logement. C'est normal, car posséder son toit est une forme d'assurance vie contre les aléas de l'existence. De plus, l'augmentation des loyers fait qu'on se dit qu'il vaut mieux acheter.
Pourtant être propriétaire n'est pas nécessairement un statut qui protège. Le nombre de situations de surendettement liées à l'immobilier augmente, et plus on est pauvre plus on risque d'accéder à de l'ancien en mauvais état. Donc avec un PTZ + moins élevé...
Le PTZ + n'est pas le seul dispositif. On a lancé en janvier un programme "Habiter mieux" pour des propriétaires en situation de précarité énergétique, car ils consacrent au moins 10% de leurs revenus mensuels en facture énergétique. Pour ces personnes, on a un dispositif d'éco-prêt à taux zéro et on subventionne, avec les Conseils généraux, les dépenses de rénovation énergétique des logements. Le but est que ces petits propriétaires cessent d'être étranglés chaque mois par des factures énergétiques qu'ils n'arrivent jamais à diminuer car ils n'ont pas les moyens de faire les travaux nécessaires. On ne laisse tomber personne, on trouve à chacun un dispositif adapté. Et le PTZ + est le dispositif adapté pour les primo-accédants.
Les statistiques montrent que le PTZ + profite essentiellement aux ménages aisés. La cible de départ (familles et classes moyennes et modestes) est-elle manquée?
Les trois premières tranches représentent certes 20% des bénéficiaires mais 40% du coût total du PTZ+ et les plus aisés 40% des bénéficiaires mais seulement 10% du coût. C'est un produit universel donc tout le monde y a droit mais on aide beaucoup plus les plus modestes. Par ailleurs, plus de la moitié des bénéficiaires ont moins de 35 ans et 40% sont des familles avec au moins un enfant.
Comment l'Etat peut-il freiner la flambée des prix de l'immobilier?
Le vrai remède contre cette flambée c'est l'augmentation de la production de logements privés comme sociaux dans les zones les plus tendues, là où il y en a vraiment besoin. Pour cela, il faut libérer des terrains. C'est l'objet des dossiers sur lesquels je travaille en ce moment avec Benoist Apparu.
Un point sur le Dalo. Jusqu'à présent, les bilans ont été mitigés voire décevants: pas assez d'offres de relogement, des délais largement dépassés... Où en est-on aujourd'hui?
Détrompez-vous, le Dalo fonctionne bien dans 90 départements sur 100 et permet de reloger des personnes dans des situations de précarité non détectée par les circuits classiques. C'est plus difficile en Ile-de-France même si le relogement a doublé entre 2009 et 2010. Des progrès restent néanmoins nécessaires.